Les défis posés à l’ecclésiologie protestante, nombreux et entrelacés, imposent un travail de clarification et de «démêlage». Si l’Église est bien une réponse à l’appel de Dieu de se rassembler, les réponses apportées deviennent elles-mêmes des nouveaux appels. Un processus qui permet un enrichissement au fil du temps.  Michel Kocher est pasteur et journaliste. Il est directeur de Médias-pro (CER).

Je parlerai ici de quatre appels auxquels l’Église s’offre comme une réponse. Les deux premiers s’enracinent dans le judaïsme. À commencer par celui que Moïse entend, l’appel d’une loi à suivre qui trace un chemin éthique. Le suivant est porté par Abraham, figure de la foi dont la force est la mobilité qu’elle rend possible. Les deux derniers appels trouvent leur source dans le christianisme naissant. Il y a l’appel à chercher le Vivant qui s’origine dans la découverte du tombeau vide par les femmes. Puis l’appel à vivre en partageant ce qui est essentiel, appel qui fait (la) Pentecôte. […]

L’appel à trouver un sens à sa vie dans l’éthique.
«Trouve un sens qui ne se consume pas», tel pourrait être le slogan de ce premier appel. […]

L’appel à entrer dans la dynamique du provisoire de la foi.
«Quitte la chrétienté, migre vers un nouveau pays», tel pourrait être le slogan de ce deuxième appel. […]

L’appel à chercher le Vivant hors des tombeaux.
La société liquide d’aujourd’hui n’est peut-être pas un obstacle si grand au témoignage chrétien. Ce dernier est une réponse au troisième appel que nous pourrions résumer en une formule: «Le Vivant n’est pas là où vous l’attendez.» […]

L’appel à vivre en partageant ce qui est essentiel.
S’il fallait résumer ce quatrième et dernier appel en un slogan, nous pourrions le formuler ainsi: «Ne regardez pas en l’air, partagez vos essentiels.» […]

Si, hier comme aujourd’hui, il y a toujours des appels, c’est que les réponses aux appels d’hier ne se sont pas figées comme des réponses en soi (des textes, des institutions, des rites), mais qu’elles sont elles-mêmes devenues des appels. En fait, des appels doivent continuer à résonner dans les réponses mêmes qui sont élaborées. C’est ainsi que l’Église se déploie au fil du temps et s’enrichit de tous ceux qui proposent d’autres réponses… qui sont autant de nouveaux appels.

Cet extrait provient de l’article «L’Église est une réponse… à quels appels?» de Michel Kocher. Il est disponible dans le n°46 de la Revue des Cèdres: L’Eglise, pour y venir.

Si cet extrait vous a intéressé, nous vous invitons à visiter le site internet de la Revue des Cèdres