Une fécondation littéraire

Le 3 janvier 1979, John Spong, un évêque épiscopalien de Newark (USA) publie dans le magazine Christian Century un article qui fera date: The emerging church : A new form of era – l’Eglise émergente, une nouvelle ère. A grands traits, il passe en revue la manière dont les Eglises chrétiennes ont modelé leur offre en fonction des accents culturels dominant de chaque époque. Il termine son texte en annonçant de nouvelles formes d’Eglises capables d’exploiter les meilleures facettes de l’héritage chrétien.

Ce texte annonce l’arrivée de nombreux ouvrages qui accompagnent le développement de nouveaux lieux d’Eglise. Le monde anglo-saxon découvre alors que partout des initiatives créatives se concrétisent pour accompagner les mutations sociales et religieuses. Bientôt des réseaux se constituent pour échanger les pratiques, former des pionniers et stimuler les professionnels. Des pasteurs écrivains et conférenciers comme Brian McLaren, Doug Pagitt ou Tony Jones vendent leurs ouvrages par millions. Une culture se crée.

Brian McLaren, l’un des plus influents auteurs du mouvement émergent.

La créativité au pouvoir

Très bien documentés sur la sociologie religieuse, ces courants cherchent à adapter les formes d’Eglises aux pratiques sociales. Pour éviter l’amalgame avec l’héritage colonialiste de la mission, le concept théologique d’Eglise missionnelle se propage. Il ne s’agit plus de convertir à tout prix, mais de cheminer dans un monde pluriel. On parle d’engager une conversation culturelle sur des thèmes qui touchent aux valeurs spirituelles et aux convictions religieuses. L’authenticité est de mise dans cette approche qui valorise un état d’esprit plus qu’un modèle ou une doctrine. En point d’orgue se placent l’innovation liturgique, le développement de communautés solidaires et l’idée de découvrir le « facteur J » (Jésus) par le biais de prédications narratives. Les formes varient à l’infini, mais la simplicité et l’accessibilité sont omniprésentes.

En savoir plus

Lors des soirées « Une Eglise pour le XXIe siècle », nous prendrons le temps d’examiner ces intuitions, d’en découvrir d’autres, et de nous laisser questionner.

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