Les intuitions des «Fresh Expressions»

Une hirondelle qui fait le printemps

En 1994, un rapport de travail d’un groupe d’observation sur l’Etat de l’Eglise Anglicane d’Angleterre met le feu aux poudres. Breaking New Ground: church planting in the Church of England analyse un mouvement d’implantation de communautés qui existe alors depuis une dizaine d’années.

Largement diffusé, ce document constitue un premier feu vert de la hiérarchie. Il donne aussi des conseils et des indications pour se lancer dans l’aventure de la création de nouveaux lieux de présence de l’Eglise. Dix ans plus tard, en 2004, une nouvelle bombe explose. Il s’intitule from anecdote to evidence. La notion de Fresh Expressions of the Church (fx) est alors popularisée dans un rapport destiné à réévaluer la situation. La machine s’emballe. Les publications et sites internet fourmillent d’analyses, de débats et de recommandations. Un réseau s’installe. Les sociologues documentent et surveillent de près les évolutions. Des instituts universitaires se spécialisent. Des conférences  font le plein. Le nombre d’initiatives locales explose et se répand hors des frontières du pays. Des courants parallèles, véritables spin-off, se font jour comme les Messy churches, des Eglises multigénérationnelles qui valorisent les familles. Le mouvement est lancé et fascine de nombreuses Eglises tant européennes  qu’Etats-Uniennes.

L’Eglise Saint Luc, un simple chapiteau dressé sur le marché d’un quartier au nord de Londres.

La pragmatique du changement

Contrairement aux courants émergents, les fresh expressions naissent dans un cadre institutionnel bien balisé. Après quelques années d’expérimentation libre, l’Eglise anglicane entérine l’expression « économie mixte » déjà usitée par son Archevêque. Elle valide ainsi la possibilité de créer de nouveaux lieux d’Eglise sans se désolidariser des offres paroissiales traditionnelles. Le pragmatisme britannique aidant, des synergies se forgent. Le travail conjoint des sociologues et des théologiens permet alors d’identifier des facteurs de vitalité d’une communauté. En 2014, le rapport from evidence to action les rend publics. L’essor se poursuit. Bien qu’encore relativement jeunes, ces initiatives sont porteuses d’un entrain et d’un dynamisme insoupçonnés.

En savoir plus

Lors des soirées « Une Eglise pour le XXIe siècle », nous prendrons le temps d’examiner ces intuitions, d’en découvrir d’autres, et de nous laisser questionner.

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