Dans son article, Mathias Hassenfratz-Coffinet, doctorant en théologie systématique à la Faculté de théologie de l’Université de Genève, revient sur l’objectif premier de la théologie selon la théologie du process, qui est de donner une conception de Dieu plausible.

La théologie du process met au centre de la théologie la définition de Dieu et tient pour acquis le principe que certaines définitions de Dieu mènent tout simplement à la négation de son existence. La tâche première de la théologie est donc selon eux de concevoir une définition, une conception de Dieu qui rende possible son existence au sein des connaissances scientifiques et philosophiques actuelles[1].

L’un des objectifs premiers de la théologie du process est ainsi de rendre crédible la croyance en Dieu. Croire en Dieu ne doit pas être une négation de l’intelligence, de la rationalité. La théologie se doit d’être cohérente avec les autres sciences, non au sens où elle pourrait être déduite de la physique ou de la philosophie, où elle pourrait être démontrée, mais au sens où elle doit pouvoir être pensable dans les mêmes termes. Se résigner à l’impossibilité de penser Dieu clairement, dans les mêmes termes que d’autres connaissances que nous avons sur le monde, c’est finalement admettre que Dieu aurait une réalité différente de celle du monde. En effet, si on n’a pas besoin de Dieu pour comprendre le monde, si Dieu n’a finalement pas de place au sein de la réalité du monde, alors l’existence de Dieu ne fait tout simplement plus sens […].

L’espérance n’est jamais vide de contenu, de la même manière qu’une relation à Dieu ne peut exister sans postuler une certaine connaissance sur Lui. Cette connaissance peut être implicite, vague, mais elle sera toujours présente. Un discours théologique cataphatique est sous-jacent à toute prière, toute confession de foi, à peu près tout point de vue d’éthique théologique. En refusant de travailler cette représentation, de tailler cette image de ce en quoi nous croyons, nous sommes alors à la merci de l’implicite, du flou, du non-dit […].

Afin de rendre la théologie cohérente, la tâche première et essentielle de la théologie devrait tout d’abord de pourvoir dire Dieu, le comprendre, le définir, comprendre son mode de présence, d’action, la manière dont il peut se révéler, son pouvoir et les éventuelles limites de celui-ci. Toute la théologie découlerait alors de ce thème premier.

 

Cet extrait provient de l’article « Process et athéisme », de Mathias Hassenfratz-Coffinet. Il est disponible dans le n°48 de la Revue des Cèdres : Ce qu’il reste à croire.

[1] John B. Cobb, Dieu et le monde, traduit par Mireille Hébert, (Paris : Van Dieren références théologiques, 2006) 21.

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