« La théologie de la libération est la ‘pointe visible de l’iceberg’ d’un large mouvement social et religieux encore plus profond nommé ‘christianisme de libération’ ». Luis Martinez Andrade nous éclaire à ce sujet dans son article « La théologie de la libération comme écologie politique du sud ».

Il existe certains traits propres de cette théologie, à savoir la valorisation positive des sciences sociales et leur intégration dans la théologie, la critique du capitalisme, le refus de la privatisation de la foi, la critique de l’individualisme et la remise en question acharnée de l’idéologie moderne-bourgeoise représentée par le culte du progrès et par la conception quantitative du développement. […]

Parmi les théologiens qui ont pris à bras-le-corps la question de l’écologie se trouvent le franciscain Leonardo Boff, le moine bénédictin Marcelo Barros, le frère dominicain Frei Betto et enfin l’écoféministe Ivone Gebara. […] Leonardo Boff a développé une véritable « écothéologie de la libération » qui articule l’écologie environnementale, l’écologie politique, l’écologie mentale et l’écologie intégrale. […] En ce qui concerne la dénonciation des formes de domination patriarcale et capitaliste, l’œuvre de la théologienne Ivone Gebara a comblé le fossé entre écologie et féminisme. […]

La théologie de la libération représente bel et bien un mouvement plausible pour une écologie politique qui renvoie dos à dos le capitalisme vert et l’environnementalisme apolitique. En ce sens, la théologie de la libération prend une position diamétralement opposée aux discours des « transitologues » de tous bords qui croient qu’on pourra sauver la planète dans le cadre de la modernité capitaliste.

Cet extrait provient de l’article « La théologie de la libération comme écologie politique du sud », de Luis Martinez Andrade. Il est disponible dans le n°51 de la Revue des Cèdres : Sauf le monde