Témoignage de Nathalie Schopfer-Bertrand, pasteure et aumônière au sein de l’EPG,  sur sa pratique de la course à pied et comment elle peut y trouver une expérience de communion communautaire avec les autres coureurs.

Face à une société qui prône la victoire et la gloire, le croyant doit chercher, œuvrer pour ce qui ne périt pas. Autrement dit, le croyant est appelé à s’ouvrir à la dimension transcendantale et spirituelle de son existence. L’accomplissement de la pratique sportive ne réside donc pas dans la médaille qui pourrait être gagnée, ni dans les kilos perdus ou encore la gloire médiatique constitutive d’un exploit sportif. L’accomplissement réside dans la communion vécue et ressentie. Une communion qui peut être de l’ordre de l’introspection : faire silence, se mettre à l’écoute de son être pour s’ouvrir à cette présence Autre qui transcende nos vies. Cette dimension spirituelle n’a pas à vivre que dans notre intériorité, mais aussi au niveau relationnel, communautaire. En effet, en participant à plusieurs courses j’ai eu l’occasion de vivre une expérience de communion communautaire avec les autres coureurs. Chacun est présent avec un objectif, un but personnel (première participation, courir pour une cause, chronomètre à atteindre ou dépasser, défi à relever en famille ou avec des amis…), mais sur la ligne de départ et lors de la course, la dimension personnelle s’atténue face à l’effervescence communautaire. Les coureurs s’encouragent, se motivent et partagent ensemble ce sentiment d’être là, les uns avec les autres en solidarité. J’ai vécu cela en particulier lors de courses de longues distances : nous étions des milliers à nous élancer non pas pour la gloire ou la médaille, mais pour vivre une expérience de communion humaine et de dépassement de soi.

Alors, si dans la pratique régulière, le coureur est centré sur lui-même, en participant à des courses, il entre dans une communauté : celle des passionnés de course à pied. Une communauté hétérogène mais unie par le même but, la même envie : se dépasser avec d’autres. La course à pied n’est pas seulement un sport de compétition, mais un lieu de partage et de communion.

Cet extrait provient de l’article « La course comme expérience de communion », de Nathalie Schopfer-Bertrand. Il est disponible dans le n°49 de la Revue des Cèdres : Le sport, ma foi.

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