Le bien-être individuel passe par une quête de transcendance qui inscrit l’individu dans une communauté de destins. En cela, l’angoisse ressentie par nos contemporains face à nos déboires climatiques est aggravée par le manque de sens et la fragilité des liens sociaux. […] C’est assurément à la confluence de ces dimensions subjectives que le malaise actuel prend sa source : déracinement, aliénation par le travail, solitude, fragilisation des structures familiales et sociétales de proximité : tous ces phénomènes semblent converger vers l’isolement et la perte de sens. […]
« Quand l’homme veut dominer le monde au lieu de le vivre », disait Bergson, « qu’est-ce qu’il fait, il le spatialise, il le schématise, il le conceptualise, afin de pouvoir ainsi en dresser une image technique susceptible de servir sa domination. » […] En se soustrayant à la tentation d’appréhender par sa seule raison l’environnement qui l’entoure, l’homme se voit réinvesti d’une sagesse inestimable : la capacité de vivre la grâce du moment, d’apprécier la poésie, de s’émerveiller face au quotidien et de savoir accepter les multiples tragédies de l’existence.
Cet extrait provient de l’article « Écologie et quête de sens » de David Allard. Il est disponible dans le n°51 de la Revue des Cèdres : Sauf le monde