Faire du sport, une façon d’entretenir sa relation à Dieu.
En effet, pour certains sportifs, le fait de s’entraîner à l’extérieur, en pleine nature, est une façon de se connecter à sa foi. Je pense notamment aux sports qui se déroulent dans un cadre tel que la montagne, où l’on se retrouve plongé dans l’immensité de la création. La beauté de la montagne devient temple de Dieu. Le fait de prendre soin de son corps, de se sentir en forme et en harmonie avec soi-même, permet également d’être bien dans son esprit. Le fameux mens sana in corpore sano. Dans ce cas, c’est son propre corps qui devient création de Dieu, et temple de l’Esprit saint. Et le fait de soigner et de respecter son corps devient une manière de pratiquer sa foi. On peut également faire un lien entre entraîner son corps et grandir dans son chemin de foi. On retrouve plusieurs similitudes entre ces deux aspects : il faut être assidu, traverser des phases de joie et de doutes, lâcher prise, faire confiance.
Pratiquer un sport, presque comme on vit une religion.
C’est-à-dire qu’au travers de son club de sport et des grandes manifestations sportives, les personnes trouvent – au même titre que des adhérents à une religion – une communauté, des pratiques, des rituels. Le sport devient un moyen de se sentir partie intégrante d’un groupe. D’ailleurs, si l’on s’intéresse au sens étymologique du mot religion, religare signifie « relier, créer du lien », la connexion (le mot ligament a la même origine d’ailleurs). […] Ce sont véritablement de nouvelles formes de communautés. Les personnes y trouvent de la convivialité, de la joie, de la solidarité qu’ils ne trouvent plus forcément ailleurs. Dans le sport, nous sommes forcément en relation : avec les autres compétiteurs, les entraîneurs, les supporters !
Pratiquer un sport, une manière de combler une forme de vide existentiel laissé par nos sociétés sécularisées.
De plus en plus de sportifs trouvent dans le sport à haute dose un refuge, une béquille, une échappatoire. Donner du sens à sa vie, là où le travail en offre de moins en moins. Je me réfère ici principalement aux athlètes, qui recherchent à se dépasser en exigeant d’eux-mêmes des efforts toujours plus extrêmes à l’image de la tendance actuelle des ultra-trails, Ironman, etc. On peut donc réellement se demander dans ces efforts de plus en plus intensifs : quel « vide » cela vient-il combler ? Parfois à tel point que ce n’est même plus son chrono qui compte, il faut juste «devenir FINISHER», c’est-à-dire réussir à se surpasser pour arriver au bout. Dans quel but ? Pour ressentir des émotions fortes ? Se sentir vivant ? La pratique régulière d’un sport, dans son exigence, nous relie avant tout à nous-mêmes. Durant les longues heures d’entraînement, on se retrouve à la fois face à nous-mêmes, et à la fois dans l’instant présent. N’est-ce pas une quête d’unité entre son corps et son esprit ? Une recherche d’unité de l’être ? Une recherche d’état de grâce ?
Cet extrait provient de l’article « Dieu au bout de l’effort », de Roberto De Col. Il est disponible dans le n°49 de la Revue des Cèdres : Le sport, ma foi.